Méditer : lâcher prise et se déconnecter du monde extérieur
La méditation correspond à une autre façon d’explorer ses sentiments et ses émotions, elle invite à être plus conscient de ce que nous faisons et de ce qui nous entoure. C’est une véritable gymnastique de l’esprit : faire des pauses mentales tous les jours pour être plus en phase avec soi-même. L’objectif de la méditation est de chercher un silence de l’esprit, c’est-à-dire une expérience différente qui permet de mettre ses pensées entre parenthèses pendant une période donnée et d’apprendre ensuite à mieux les maîtriser lorsqu’elles reviendront. On peut qualifier cet état recherché de détente intérieure.
Méditation concentrative
La méditation concentrative, moins accessible, nécessite de s’investir fortement. Il faut adhérer à l’intérêt de se concentrer durant de longs moments sur un son, une pensée, une image ou un objet. Le fait de fixer son attention ou de contempler une chose durant quelques minutes peut être utile. C’est un bon moyen de développer des capacités mentales comme la concentration, aujourd’hui souvent diminuée par une sollicitation extérieure de tous les instants. Plusieurs techniques de base de méditation vont être utiles :
- la centration ;
- la décentration ;
- le silence ;
- la contemplation ;
- l’acceptation.
La centration
C’est la base de la méditation. Elle consiste à fixer notre attention volontairement sur quelque chose qui est dans l’ici et maintenant. La meilleure façon de se libérer des pensées parasites consiste à se centrer sur le moment présent et à fixer notre attention sur ce que nous sommes en train de faire. Cela va des choses les plus simples à des choses plus compliquées. Un exercice simple et efficace consiste à se centrer sur sa respiration, à fixer toute notre attention sur nos mouvements respiratoires, mais aussi sur les sensations qui peuvent y être associées.
La contemplation
L’objectif est, par une concentration plus ou moins intense et longue, d’accéder à un autre niveau de conscience et de se détacher des stress extérieurs. Nous pouvons par exemple prendre un objet qui nous est familier, nous asseoir confortablement puis le regarder, le contempler. Rien d’autre à faire si ce n’est porter notre regard et notre attention sur cet objet, sans chercher à réussir quoi que ce soit. Même s’il est difficile d’empêcher notre esprit de voyager, de réfléchir, il faut chercher à toujours ramener notre attention à l’objet aussi souvent que nécessaire. La contemplation peut être utilisée n’importe où, pourvu qu’il s’agisse d’un endroit tranquille où il n’y a aucun danger à rester ainsi concentré.
Le silence
Il est indispensable et facile de s’offrir de temps en temps des moments de silence, d’écouter le silence. Certes, le bruit et l’agitation font partie de notre quotidien et donc le silence total n’existe pas. Même la nature exhale de nombreux bruits. Mais c’est cela le silence : c’est accepter et être attentif aux bruits qui nous entourent sans en provoquer d’inutiles. On développe ainsi une capacité de concentration qui met en jeu l’écoute et qui favorise aussi le silence intérieur.
La décentration
Le but de la décentration est de modifier la perception de ce qui nous entoure, d’essayer de changer l’hyperfocalisation et de se décentrer. Par exemple des agressions sonores. Pour cela, on centre son attention sur d’autres bruits ou d’autres pensées et on partage le spectacle de la rue plutôt que de se sentir agressé.
L’acceptation
Il s’agit d’accepter les faits tels qu’ils sont. Laisser de côté momentanément les idées de réussite, d’échec et même nos simples désirs. Cela peut choquer à notre époque où l’action et le dynamisme priment. Mais attention, accepter ne signifie pas être résigné, passif et se laisser faire. Même si nous sommes animés par la passion, il est souvent utile d’avoir cette capacité d’acceptation qui nous permet de nous détacher et de prendre du recul face à des sentiments qui risquent de nous submerger totalement.
Méditation de pleine conscience
La méditation de pleine conscience est le fait de diriger son attention d’une certaine manière, c’est-à-dire délibérément, au moment voulu, sans jugement de valeur. Il s’agit d’une méthode fondée principalement sur l’attention au moment présent, fortement inspirée de l’approche de méditation du zen, du bouddhisme et du yoga, mais adaptée à la population occidentale. Face aux évènements nous sommes parasités par des pensées, des sentiments, des sensations corporelles dont nous ne sommes pas toujours conscients : c’est l’état de pilote automatique. Ces pensées, ces sentiments et ces sensations sont en lien avec des émotions négatives augmentant l’anxiété et affaiblissant le moral. Le but de la méditation de pleine conscience est donc d’augmenter la conscience de ce que nous faisons, ici et maintenant, au moment présent. L’approche de cette technique de méditation est donc dirigée vers le changement des pensées. Utilisée par les psychologues chercheurs et cliniciens à des fins psychothérapeutiques et non dans un but mystique ou religieux, la technique donne des résultats encourageants dans la gestion du stress et dans la prévention des rechutes dépressives.
Débrancher le pilote automatique
Le terme de pilote automatique illustre la façon d’agir mécaniquement, sans être concentré. On conduit, on agit, mais on pense à autre chose en même temps, notre esprit vagabonde d’une idée à l’autre. Nous sommes, pratiquement sans en être conscients, absorbés par des pensées, des souvenirs, des projets ou des sentiments. A certaines périodes de vie plus stressantes ou chez les personnes plus sensibles, des fragments de pensées négatives sont présents et ne s’éliminent pas d’eux-mêmes, résistant même à notre volonté de les chasser. Ces fragments restent dans notre esprit et réactivent souvent en cascade d’autres émotions et sentiments négatifs. La méditation de pleine conscience propose d’apprendre à sortir du pilote automatique pour devenir plus conscients de chaque moment que nous vivons. Les exercices de pleine conscience consisteront donc à nous centrer sur ce que nous faisons, sur le moment présent. Il s’agit finalement de faire exactement ce que nous faisons tous les jours, mais plus lentement et en prenant totalement conscience de ce que nous sommes en train de faire. Ils font appel à des activités très simples que nous faisons automatiquement dans la vie de tous les jours comme respirer, manger, etc.